Plusieurs attaques politiques contre les chasses traditionnelles ont été relevées ces derniers mois aux niveaux cantonal et fédéral. Diana Romande regrette un acharnement dont la portée est plus politique qu’écologique, et ne saurait profiter à la préservation des espèces.

Les motions déposées récemment au Parlement fédéral, ainsi que dans certains cantons, visant l’abolition des chasses traditionnelles au petit gibier sous prétexte de leur préservation, ne sont que le reflet d’attaques gratuites contre la chasse en général. Diana Romande, la société des chasseurs romands, particulièrement concernée par les chasses au petit gibier, déplore la désinformation qui règne dans ces diverses motions.

L’argument que ces chasses ne concernent qu’une minorité de pratiquants ne saurait être recevable, à l’heure où justement, le droit des minorités est de plus en plus considéré dans de nombreux domaines.

Le fait que certains gibiers chassés figurent sur la liste rouge des espèces menacées ne saurait non plus être un argument dans la mesure où, pour toutes les espèces concernées, il est démontré que la chasse ne joue aucun rôle dans les effectifs.

Diana Romande déplore encore que ces motions soient déposées au moment où le rapport national sur la bécasse des bois (espèce particulièrement visée par ces motions) publié fin 2021 par l’OFEV, relève que la chasse de cette espèce peut justement être pratiquée de manière durable, et qu’elle est compatible avec la préservation de l’espèce. Ce rapport conclut un projet mené durant six ans avec les associations de protection de la nature.

Diana Romande rappelle que les chasses traditionnelles au petit gibier ont une valeur patrimoniale importante, et que ses adeptes pratiquent leur passion dans le respect d’une éthique stricte basée sur une longue tradition. Les prélèvements réalisés chaque année sont négligeables en regard des populations.

Par exemple, la bécasse des bois est un oiseau migrateur et les spécimens dits «nicheurs», concernés par un classement préoccupant dans la liste rouge, ont pour la majorité quitté le territoire lors de l’ouverture de la chasse. Ils sont par ailleurs chassés dans les pays traversés au cours de leur migration. Des outils tel que les PMA (prélèvements maximums autorisés) ou la limitation des jours de chasse, utilisés par les cantons, sont parfaitement suffisants et adaptés à la préservation de l’espèce.

Diana Romande déplore encore un traitement trop souvent unilatéral de ce sujet par les médias, ces derniers relatant les avis des adversaires de ces chasses, et consultant trop rarement les milieux cynégétiques.

La fédération des chasseurs romands rappelle aux médias qu’elle se tient à leur disposition pour débattre de l’importance du maintien des chasses traditionnelles au petit gibier. Un rapport publié l’an dernier apporte de nombreux éclairages sur ces chasses, et les médias sont invités à le consulter.

Il est encore regrettable que ceux qui demandent l’abolition des chasses traditionnelles au petit gibier relèvent paradoxalement que «la chasse ne joue pratiquement aucun rôle dans la diminution des effectifs des espèces visées», une position qui démontre que le combat contre les chasses traditionnelles relève plus de l’acharnement que du rationnel.

Le fait qu’une activité, qui peut certes échapper à une majorité, ne soit pas nécessaire ne peut en aucun cas justifier une abolition. La crise sanitaire que nous venons de traverser, qui a vu son lot d’activités jugées arbitrairement «non nécessaires», a démontré l’absurdité de pareilles visions.

Finalement, Diana Romande regrette qu’autant d’énergie soit déployée par certains groupements pour combattre les chasses traditionnelles, alors que les forces mises en commun des milieux cynégétiques et de protection de la nature pourraient largement contribuer à améliorer la situation de la biodiversité dans notre pays.