Depuis une quinzaine de jours, plusieurs restaurateurs font l’objet de vives critiques concernant le gibier proposé à leur carte. À l’origine de celles-ci, la réaction infondée d’un client d’un grand restaurant s’offusquant que du gibier soi-disant « menacé » est proposé à la carte.
Diana Romande, fédération des chasseurs romands, regrette qu’une minorité bruyante, portée par la résonance des réseaux sociaux et des médias, s’attaque sans fondement à des artisans patrons de PME évoluant dans un contexte difficile, et tente d’imposer une idéologie inappropriée. La personne à l’origine de la polémique a persisté dans sa prise de position via les réseaux sociaux, s’offusquant que le tétras-lyre, le lagopède alpin et la bécasse des bois – des oiseaux figurant sur la liste rouge – sont encore chassés et consommés en restauration. Cette prise de position relève d’une regrettable méconnaissance, voire ignorance du sujet. Elle évoque plusieurs oiseaux non concernés dans son argumentaire, et critique sans discernement la chasse au petit gibier, qui joue pourtant un rôle important dans la préservation des espèces.
Diana Romande tient à rappeler quelques éléments indispensables à la bonne compréhension de la chasse — en particulier celle du gibier à plume — en Suisse et à l’étranger.
Les gibiers ayant interpellé sont la bécasse des bois et le Lagopède d’Écosse, plus communément appelé « grouse », tous deux issus de l’importation chez les restaurateurs. Ces deux espèces ne représentent pas d’enjeux de conservation au niveau européen. La bécasse des bois est classée comme espèce de « préoccupation mineure » (LC) par l’UICN.
Environ 20 millions d’individus migrent chaque année à travers l’Europe, et une part marginale est prélevée par la chasse dans les divers pays traversés. Le lagopède d’Écosse, qui ne doit pas être confondu avec le Lagopède Alpin, est quant à lui endémique des îles Britanniques et traditionnellement chassé au Royaume Uni. L’espèce n’est pas évaluée (NE) par l’UICN, dans la mesure où l’état des populations n’appelle à aucune préoccupation.
La chasse au petit gibier, au-delà de son aspect traditionnel, garantit un suivi régulier et rigoureux des espèces concernées. Les chasseurs, premiers concernés par la durabilité de leur activité, s’engagent partout pour la préservation des milieux favorables aux espèces. Ils consacrent annuellement des dizaines de milliers d’heures de travail bénévoles à la préservation des habitats.
L’OFEV a par ailleurs collaboré avec les associations de protection de la nature et les chasseurs pendant sept ans pour produire le Rapport national sur la bécasse des bois. Ses conclusions soulignent qu’en Suisse l’espèce peut être chassée sans impact sur les populations. Il est encore important de relever que la Fédération des Associations Nationales des Bécassiers du Paléarctique Occidental (FANBPO) – dont fait partie l’Association Suisse des Bécassiers (ASB) – est l’organisation internationale qui dispose de la plus importante base de données sur cet oiseau emblématique et qui le connaît le mieux. S’agissant d’une espèce migratrice, les actions de conservation de la bécasse des bois n’ont de sens que si elles sont envisagées à une échelle supranationale.
Diana Romande prend également position sur la question de la marmotte, servie dans plusieurs établissements valaisans, qui viennent de faire les frais d’une campagne de dénigrement orchestrée. La personne à l’origine de cette campagne nauséabonde est un activiste antichasse du canton de Neuchâtel, plusieurs fois condamné pour ses propos malveillants. En ce sens, elle ne mérite pas l’attention qui lui a été donnée.
La marmotte est chassée en Valais et dans l’Oberland bernois. Elle n’est pas protégée par la loi fédérale sur la chasse (LcChP). Les cantons peuvent autoriser les prélèvements, pour autant que l’espèce ne soit pas impactée. La chasse à la marmotte relève, dans certaines régions, d’une nécessité de régulation compte tenu des dégâts occasionnés par le rongeur. La viande de marmotte est traditionnellement consommée dans les cantons alpins, et ses sous-produits — notamment la graisse, riche en acides gras et en corticostéroïdes naturels — présentent un intérêt médicinal reconnu. Plusieurs entreprises locales valorisent ces sous-produits, qui constituent des alternatives thérapeutiques naturelles pour divers traitements.
Diana Romande apporte son soutien inconditionnel aux restaurateurs qui s’efforcent de proposer des produits locaux, durables et issus de prélèvements opérés dans la stricte légalité.
Enfin, Diana Romande rappelle que les chasseurs sont des acteurs de la protection de la nature et qu’ils partagent les mêmes objectifs que de nombreuses associations œuvrant pour la conservation des espèces. La chasse est une pratique durable, attentive au renouvellement des populations d’animaux sauvages. Les fédérations cantonales de chasse et Diana Romande restent à disposition des personnes intéressées pour évoquer la pratique de la chasse en Suisse.
Diana Romande et ses fédérations romandes affiliées:
FCG Fédération cynégétique genevoise
FCJC Fédération cantonale jurassienne des chasseurs
FCN Fédération des chasseurs neuchâtelois
FFSC Fédération fribourgeoise des sociétés de chasse
FSVD Fédération des sections vaudoise de Diana
FVSC Fédération valaisanne des sociétés de chasse
JUBE Association des chasseurs du Jura bernois
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